L’enjeu de la « voix étudiante » prend de l’ampleur dans la stratégie d’implication étudiante des régulateurs en enseignement supérieur

Publiée en début de mois, la stratégie d’implication étudiante de l’Office for Students (OfS) est un signe que les régulateurs s’engagent de plus en plus envers l’écoute de la voix étudiante, une tendance qui devrait se poursuivre au sein de toutes les universités du R.-U..

En soi, la stratégie consiste à constamment en apprendre plus sur les étudiants et leurs expériences en collaborant avec eux comme des partenaires, en communiquant avec eux de façon accessible et en amplifiant les voix qui sont trop souvent ignorées. En prenant cette direction, on s’éloigne de la vision complémentaire de l’implication étudiante en faveur d’une qui est au cœur de la prise de décision stratégique et a le potentiel d’avoir un impact durable sur le secteur de l’enseignement supérieur. Il s’agit aussi d’une philosophie que nous voyons déjà dans l’évaluation des cours.

Sur la question d’en apprendre plus sur les expériences des étudiants, entre autres, l’OfS a dit qu’il continuera de colliger les avis étudiants par le biais du Nation Student Survey (NSS) et les consultera pour l’étoffer, d’analyser les commentaires via le NSS et de développer son sondage destiné aux étudiants diplômés. Tout cela est intéressant et pertinent pour les responsables qui surveillent l’évaluation des cours, car le NSS pose des questions à savoir si les étudiants ont l’occasion de donner leur avis et comment leur rétroaction donne lieu à des actions concrètes. Et le Teaching Excellence and Student Outcomes Framework (TEF) puise dans les données du NSS.

Il y a 12 mois, nous avons lancé notre rapport intitulé La voix étudiante : Comment les universités britanniques peuvent-elles assurer que la rétroaction issue de l’évaluation des modules mène à l’amélioration continue au sein de tout l’établissement? Il s’agit d’un bon moment pour revenir sur ce que nos recherches ont démontré. L’engagement des universités à améliorer la façon dont elles capturent la voix étudiante était certainement une priorité à ce moment, et maintenant, la stratégie de l’OfS le réitère.

De façon semblable, j’ai été attiré par un article publié dans le THE le mois dernier où l’on examine les sondages des étudiants aux États-Unis, en Europe et au Japon afin de révéler les grandes différences régionales dans la façon dont les étudiants universitaires notent leur expérience en enseignement supérieur. Cela m’intéresse, car il s’agit d’une démonstration directe des défis de chercher à impliquer des étudiants de nationalités et de démographiques différentes, ce qui reflète évidemment la composition d’une salle de classe typique dans une université britannique.

Dans une récente contribution, j’ai écrit sur les 10 dilemmes de l’évaluation des cours pour les universités britanniques en 2020. Ce sont sans doute les questions « techniques » que l’on devrait se poser en tant qu’administrateur de sondage, mais comme le font valoir les sondages du THE, il faut aussi considérer le type d’étudiants dont la participation est sollicitée.

Chez Explorance, nous allons relancer la discussion sur cet enjeu à la conférence Bluenotes Europe à Glasgow le mois prochain. La conférence donnera lieu à des échanges par un panel d’experts où les leaders en éducation pourront discuter du rôle des évaluations étudiantes, des sondages et de la rétroaction au sein d’établissements de renommée mondiale. On y tiendra des présentations sur des outils nouvelle génération pour la rétroaction formative et les applications institutionnelles, des séances sur l’amélioration du processus de collecte et de l’interprétation des données d’évaluation, et du besoin de plans de communication sur l’amélioration institutionnelle en fonction des résultats d’évaluation.

John Atherton est le directeur général d’Explorance en Europe.